DAVID LEAN - réalisateur
Tout petit déjà, David Lean grimpait pour aller voir plus haut... Et en grandissant, ses 1,85m l'ont finalement bien aidé pour prendre de la hauteur et pour voir le monde d'une façon différente surtout si comme lui, on est passionné de Cinéma! Lean a donc profité de cette vision panoramique (et des conseils d'une tante lui disant de faire le métier qu'il aime) pour mettre en pratique ce dont à quoi il était destiné : faire des films.
Comment alors commencer dans le monde cinématographique lorsqu'on a 19ans et que l'on est Anglais? Hé bien, on apporte le thé aux acteurs, aux réalisateurs ou aux machinistes sur les plateaux de tournage aux Studios Gainsborough! Ce petit mois sans salaire lui offre sa 1ère vision sur ce qu'est le cinéma. C'est ainsi que, du 1er coup de Clap, aux dialogues récités et joués, aux jeux de lumières, aux décors, aux différents positionnements de caméras le tout finissant dans la cabine de montage, RIEN, absolument rien ne lui échappe. Car l'oeil de Lean apprend, repère, enregistre et façonne son jeune esprit critique. Affamé par la perfection qui l'anime (ce qui sera plus tard dévastateur pour lui) Lean décrypte les prémices de ce qui est bon, de ce qui est mauvais pour un film et observe les prodromes où l'alchimie s'opère entre le début (le scénario) et la fin (la pellicule)
Dès 1930, David Lean participe aux montages de films d'actualités qui sont diffusés par les Studios Gaumont dans les cinéma. A la fin de 12 années proléfiques avec 29 montages, c'est un David Lean âgé de 34ans bourré d'expériences qui se dévoile enfin et qui co-réalise son 1er film avec Noel Coward : "Ceux qui servent en mer". Après avoir réalisé 8 films en N&B (dont "les grandes espérances"*, "le mur du son" ou "Oliver Twist" qui valent bien le détour) Lean s'attaque à la couleur...
Et que nous offre-t-il comme ville à découvrir sur la pellicule? Venise la Sérénissime où les couleurs s'abandonnent furtivement entre les façades de palais, de canaux ou de ruelles étroites à l'image de son héroïne (Katharin Hepburn) qui finira par s'abandonner momentanément dans les bras d'un antiquaire vénitien dans le film "Summertime" * 2ans plus tard en collaboration avec le cinéma hollywoodien, le voyage se poursuivra en Thaïlande dans une épopée historique ("le pont de la rivière Kwai"*) puis de retour en Angleterre, Lean produira ce qui reste le chef-d'oeuvre de sa carrière, j'ai nommé l'immense film 7 fois oscarisé : "Lawrence of Arabia" *Suivrons alors "Le Docteur Jivago", "la fille de Ryan" et "La route des Indes"...
* Pour ceux et celles que ça intéresse, ces films sont sur le blog
Tout comme le thé reste infusé dans une tasse, le Cinéma de Lean reste puissamment infusé dans notre psychée collective. Et de cet homme oh combien perfectionniste (Robert Mitchum dira de lui : " Travailler avec David Lean, c'est comme devoir construire le Taj Mahal avec des cure-dents! ") nous, les cinéphiles, nous retiendrons de ses films un Art de la narration visuelle donnant un sens esthétique cinématographique hors du commun !